Interview de Claude Cancès

polarlens-claude-cances-conference-2015Claude Cancès, parrain 2015 de PolarLens

 

Monsieur Cancès pouvez-vous vous présenter ?

J’ai  vécu une belle, très belle aventure durant trente-cinq ans au 36 Quai des Orfèvres. Et pourtant comme tous les flics du 36 j’ai fréquenté la misère et la mort au quotidien ainsi que le dit si joliment Georges Simenon dans La première enquête de Maigret. J’ai passé ma vie à poser des questions et à m’en poser : le crime, pourquoi, comment ? Où passe la frontière entre le bien et le mal, l’ordre et le désordre, l’acte légal et l’illégalité, la folie et la raison ? Depuis la sortie de la première édition de Histoire du 36 Quai des Orfèvres, je vis une deuxième aventure fabuleuse. Je parcours l’Hexagone Dans les salons du livre, les médiathèques, les cercles littéraires, les facultés, lycées collèges, écoles de police, je rencontre des gens normaux ou qui sont censés l’être. Je me livre à cet exercice inédit pour un flic, parfois périlleux mais toujours exaltant, de répondre aux questions de mes lecteurs. Je continue à vivre au rythme de cette maison de ces joies et de ses …peines.

Comment en êtes vous venu à l’écriture ?

Je pensais à tort ou à raison que tout avait été dit, écrit et filmé sur le 36. Comme de nombreux collègues qui ont fait une longue carrière au 36, j’étais périodiquement sollicité par des éditeurs ou des journalistes pour écrire mes mémoires, mais j’avais toujours décliné l’offre, préférant me livrer dans le Gers, pays de mon épouse, à la randonnée pédestre et à la pratique du saxo avec mes amis musiciens, dans leurs « bandas ». En septembre 2009, quelques jours après son mariage, mon fils, qui est un passionné de lecture, me dit au cours d’un tête-à-tête : « Cela me ferait tellement plaisir si tu écrivais ton vécu, Papa. » Ce cri du cœur a emporté tous mes scrupules et je lui ai promis de répondre positivement à la première sollicitation qui me serait faite. Deux mots reviennent souvent dans mes livres : la chance et le hasard. Trois jours après l’entretien avec mon fils, mon ami Charles Diaz, contrôleur général de la police nationale, historien et écrivain de talent, m’appelle pour me dire qu’il se trouve chez l’éditeur Luc Jacob-Duvernet, lequel cherche un flic qui a bien connu le 36 pour écrire son histoire, de sa création à nos jours. Je ne pouvais imaginer, en donnant mon accord, que mon fils allait être à l’origine de cette nouvelle aventure, que j’allais à travers la France parler de mon 36, de la vie, des 100 ans de cette grande dame que nous dénommions « Maison » entre nous, preuve s’il en était besoin que les flics du 36 constituent une grande famille.

Vous êtes le Parrain de cette édition de PolarLens, pourquoi avoir accepté l’invitation ?

Après avoir lu mes réponses aux deux premières questions, le lecteur comprendra aisément, que je suis très honoré d’avoir été sollicité pour parrainer le PolarLens,un festival que fréquente assidûment mon amie Danielle Thierry. Nous avons eu la même passion pour ce métier de flic . C’est en outre une auteure de grand talent qui a obtenu le prix du quai des orfèvres 2013 pour son roman « Des clous dans le cœur ».

 

Interview réalisé dans le cadre du dossier de mars du Lens Mag