PolarLens, ce sont les parrains qui en parlent le mieux

20 ans de PolarLens

Quelques illustres parrains se sont confiés sur leur vision du salon du livre policier

 

Jean-Hugues Oppel, parrain de l’édition 2005

C’était le bon temps de l’Espace Bollaert – et j’ai souvenir d’avoir été un parrain ravi, content, comblé… quoique peu plébiscité par le public cette année-là, hélas ! Alors, question souvenir marquant, je préfère les mettre au pluriel et rassembler toutes les belles rencontres que j’ai faites au salon de Lens depuis que j’y viens, tant dans les classes, à la médiathèque et derrière mes livres en signature – rencontres qui englobent bien sûr tous ceux (mention particulière à nos chauffeurs traditionnels) et surtout toutes celles de l’organisation… Continuez !

JHO

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Franck Thilliez, parrain de l’édition 2006

Nul besoin de dire que le salon du livre policier de Lens est celui le plus cher à mon coeur, parce qu’il correspond à de multiples « premières fois » qui ont toutes été marquantes dans mon parcours d’homme et d’écrivain.Il a tout d’abord été mon premier salon du polar en tant que visiteur. L’envie d’écrire me titillait, à l’époque (il y a bien 15 ans !), et pouvoir rencontrer des écrivains (bien vivants !) a été une chance formidable.Il a ensuite été mon premier salon en tant que romancier ! A l’époque, en 2004 je crois, j’étais un « jeune » auteur débutant que le milieu littéraire ne connaissait absolument pas, et l’organisation du salon a eu la gentillesse de m’inviter pour ma toute première. J’étais passé de l’autre côté de la table des dédicaces, j’y ai rencontré mes lecteurs, c’était formidable.Il a finalement été mon premier salon en tant que parrain, en 2006, j’étais vraiment très fier et honoré. Depuis ce temps, je suis toujours resté fidèle au salon. Parce que nous avons grandi ensemble, et parce qu’il est à l’ambiance de notre région : convivial, ouvert et empli d’humanité. Je ne puis que lui souhaiter encore une longue, longue vie.

Franck Thilliez

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Philippe Lefait, parrain de l’édition 2007

De l’usage de la répétition…

La première fois que je suis venu à Lens comme « juge » de romans noirs, j’ai évoqué une tante de Montigny en Gohelle à qui je dois mon tropisme polar. A côté de la cage de son ouistiti, elle dévorait la Série noire en sifflant ses whiskies avant de balancer les bouteilles dans le jardin et de laisser pousser le gazon. Goodis, Hammett, Thompson, c’est elle. Plus tard, il y aura Frédéric Fajardie, sa critique radicale et subversive du brouet politique avant même que l’extrêmisme ne s’installe… et une grande amitié qui nous aura duré jusqu’à sa mort en 2008.A l’époque, j’avais écrit :  » Souriant, je revenais entre Saint-Léger et Bollaert pour parrainer le salon du livre policier. On a les églises qu’on peut.  » Aujourd’hui Le Louvre est au cœur du coron et installe une nouvelle fierté. Pour ma part, j’ai continué à fréquenter les mêmes chapelles éditoriales. Fidelité est d’ailleurs un joli mot de minuit. Il vaut pour toutes celles et ceux que j’ai croisés ici et qui viennent signer « au cœur du bassin minier » comme il était dit autrefois. Qu’ils soient commissaire ou adepte de la contrainte oulipienne chère à Perec, publicitaire ou régional de l’étape.

Je garde de mon premier parrainage lensois en 2007 le souvenir d’une poigne ferme et attentive. Je retrouvais à l’identique trois décennies plus tard la main de Bernard Vosgien que j’avais connu autrefois au lycée Condorcet comme censeur. Il était désormais élu en charge de la culture. L’élève avait expérimenté l’autorité naturelle. Le journaliste la retrouvait dans la conversation que nous avons eue et dans l’engagement et les intentions d’un homme qui estimait que le football ne pouvait pas tout pour la cohésion sociale et qu’un livre à l’occasion, collection noire ou pas, était un excellent chemin de traverse. Parce qu’il nécessite du temps et quel qu’en soit le support, le fait de lire reste l’un des moyens les plus efficaces pour résister à l’immédiateté envahissante, à la « catastrophe civilisationnelle » évoquée par le philosophe Jean-Luc Nancy quand il dénonce l’accouplement intéressé de la technologie et du marché.Pour celui qui est né dans le coin, aller à Lens est donc l’opportunité d’une belle nostalgie. Y parrainer un salon du livre, c’est aussi, par gros temps de zapping généralisé, rappeler la force du texte.

Philippe Lefait
Septembre 2015

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Bernard Schaeffer, parrain de l’édition 2008

 » L’ambiance du Polarlens est étrange…unique ! Ce curieux  mélange, sous un même toit, dans un seul lieu, d’auteurs de polars à « la plume torturée », de lecteurs « assoiffés » de sensations obscures et parfois inavouables, de promeneurs cherchant un coupable nous plonge dans un indéfinissable bonheur d’être là… et de revenir  »

Bernard Schaeffer

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Eric Halphen, parrain de l’édition 2009

« J’ai appris à aimer le Nord. Je me souviens de mes débuts comme juge d’instruction à Douai, ma découverte des gens, si conviviaux, des terres aussi, au charme si particulier, et puis des expressions obscures telles que « va te mucher » ou « elle s’est revue » traduites par ma greffière. Aussi j’avais accepté avec enthousiasme, en 2009, d’être le parrain du salon de Lens, et je n’avais pas été déçu : de l’ambiance, de la vie, des tables rondes intéressantes, et un déjeuner avec M. le maire et son équipe qui reste en ma mémoire. Je reviendrai, avais-je dit, sourire aux lèvres. «  On y est presque  »

Eric Halphen

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Claude Cancès, parrain de l’édition 2015

Trois souvenirs resteront gravés dans ma mémoire, comme une partition de musique allant crescendo.Tout d’abord  j’ai été époustouflé par la minutie, la rigueur, la passion dont fait preuve l’équipe de la ville de Lens, lors de la préparation du salon. Son enthousiasme ne peut qu’être communicatif. Ensuite la conférence sur l’histoire du 36 quai des orfèvres que j’ai donnée quelques jours avant l’ouverture du salon m’a rempli de joie. J’ai rencontré des auditeurs très attentifs, curieux et chaleureux. On dit que les gens du Nord ont le soleil dans le coeur. Moi qui suis du sud, je le confirme haut et fort. Enfin les deux journées passionnantes du salon aux côtés de mon amie et collègue Danièle Thierry. J’ai retrouvé de nombreux auditeurs ayant assisté à ma conférence, et nous avons pu prolonger les échanges entamés quelques jours plus tôt.

Claude Cancès